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Axe 1 : « Relations internationales et géopolitique du monde contemporain »
Sous-axe 2 : « Enjeux géoéconomiques dans le monde contemporain »
Responsable : Stephan Martens
Thème structurant :
L’axe 1 « Relations internationales et géopolitique du monde contemporain » souhaite mener une réflexion collective et transdisciplinaire sur l'espace mondial. Les relations internationales constituent un objet d’études très vaste puisqu’il englobe les rapports de toute nature que les organismes publics et privés, les groupements de personnes et les individus des divers États ont noués entre eux dans le passé, entretiennent dans le présent et prévoient développer dans le futur. Chaque chercheuse et chaque chercheur aborde ces relations sous un angle différent, selon sa discipline et son aire géographique de prédilection, en privilégiant l’analyse de certains types d’interactions entre certaines catégories d’acteurs.
Objectifs :
Au sein d’AGORA, l’axe 1 « Relations internationales et géopolitique du monde contemporain » analyse les aspects politiques, économiques, sociaux et culturels de la société actuelle, la complexité de l’interdépendance de la communauté internationale, les enjeux politiques, économiques et sécuritaires des États ou de groupements régionaux, les défis géopolitiques, géostratégiques et géoéconomiques dans un monde imprévisible et incertain. Les chercheuses et les chercheurs de l’axe 1 ont aussi pour ambition de combiner dans leurs études une approche historique conduisant à exhumer la genèse des tensions et des conflits qui caractérisent les sociétés contemporaines, tout en permettant une lecture sur le temps long des controverses politiques, économiques et sociales qui les agitent, ainsi qu’une démarche géopolitique offrant la possibilité de mieux analyser le monde complexe au travers de diverses dimensions, puisque les enjeux abordés en géopolitique sont démographiques, culturels, économiques, sécuritaires, territoriaux, environnementaux et politiques. Enfin, l’approche globale sera le cas échéant tempérée par une perspective comparatiste, qui invite à analyser les passages et les relations entre les aires culturelles, à contextualiser les facteurs transnationaux du même ordre propres à influer sur les transformations sociétales.
Les chercheuses et chercheurs de l’axe 1 « Relations internationales et géopolitique du monde contemporain » s’intéressent à partir d’une approche multidisciplinaire (histoire, sciences politiques, sciences sociales, géographie, économie) et sur des aires géographiques et culturelles plurielles (Europe, États-Unis, Amérique Latine, Asie) aux questions liées à l’évolution de l’espace mondial par une double approche complémentaire : les aires nationales et régionales, et les relations internationales et transnationales, que celles-ci soient politiques, économiques sociales ou culturelles. Les premières partent des sociétés politiques, les secondes des interactions internationales. Cette double approche s'ancre dans la certitude qu’il est nécessaire d’articuler « local » et « global », particulier et universel.
Méthodologie :
Traditionnellement, les relations internationales sont un ensemble de liens, de rapports et de contacts qui s'établissent entre les États et relèvent de la politique étrangère de ces États. Cette définition étroite part de l'idée que les relations internationales sont les relations inter-étatiques. Aujourd'hui, une vision plus large tient compte du fait que de nombreux processus échappent au contrôle des gouvernements. Si depuis le début de l’humanité, les groupements d’individus ont développé diverses formes d’interactions (guerres, alliances ou échanges de biens), ces relations, au fil du temps, se sont également diversifiées et étendues à des espaces géographiques plus vastes, et en parallèle aux conquêtes entreprises par les entités politiques (cités, empires, principautés, États-nations), le développement de la production et du commerce, ainsi que l’évolution des moyens de transport et de communication, ont à partir du début du XXe siècle « mondialisé » les relations internationales, englobant tous les pays de la planète et la plupart des activités humaines – le terme « mondialisation », équivalent français du terme anglais globalization, apparu dans les années 1950, rendant compte de cette transformation des relations internationales. Ainsi, après la Seconde Guerre mondiale, le stato-centrisme a progressivement été remis en cause, d’une part par l’étude des phénomènes transnationaux (mondialisation économique, décolonisation, migrations, inégalités de développement, religions ou encore terrorisme), d’autre part par l’expérience des limites de la puissance, notamment lors de la guerre du Vietnam ou plus récemment face au phénomène terroriste. Les relations internationales englobent désormais aussi l’étude des relations entre acteurs de sociétés – et non pas seulement d’États – distinctes. La recherche opérée par les chercheuses et les chercheurs de l’axe 1 s’inspire également d’une démarche « géopolitique ». Le terme s’est hissé ces dernières années au rang de terminologie à la mode, utilisé à de multiples fins, donc sans sens précis, par les médias, des intellectuels et des responsables politiques. La géopolitique vit en quelque sorte un moment de découverte populaire. Loin d’être une science, la géopolitique est un savoir, une méthode, un mode de raisonnement pour comprendre et expliquer des événements conflictuels qui se déroulent sur un ou des territoires et qui font l’objet de représentations contradictoires de la part des différents protagonistes (choc des représentations). L’équipe s’inscrit résolument dans la lignée de ce que l’on appelle en France, dans la tradition du géographe et fondateur de la revue Hérodote, Yves Lacoste, la « géopolitique critique », c'est-à-dire celle du long terme, qui étudie l’ensemble des forces à l’œuvre (politiques, économiques, sociales, culturelles), qui retient les constantes géographiques, démographiques, stratégiques et les continuités historiques, mais, consciente de l’écueil déterministe, analyse surtout les conflits, au sens large du terme, sous l’angle des « représentations » dans la mesure où c’est sans doute davantage encore que la réalité, la perception que l’on a d’elle qui induit chez les acteurs politiques et économiques les prises de décision.