Publié le 25 juin 2021 Mis à jour le 25 juin 2021

6 - L’essence politique du libre-échange

François David

En ouverture à cette partie consacrée aux Etats francophones face à l’OMC, nous tentons de circonscrire les limites théoriques, historiques et contextuelles d’un libre-échange devenu un dogme infaillible non seulement de l’économie mondiale mais aussi des relations internationales dans leur versant le plus géopolitique. La Francophonie institutionnelle, née en 1997, à Hanoï, se veut une solution de rechange à l’uniformisation anglo-saxonne de l’aprèsguerre froide. Ses Etats-membres n’en restent pas moins tributaires d’une grammaire internationale dictée par les Etats-Unis depuis Woodrow Wilson, à partir d’un fonds certes commun : les Lumières, le « doux commerce » de Montesquieu et la « paix républicaine » de Kant. Malgré l’apparition de lignes de résistance dans la première décennie de l’OMC (convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle, 2005), les Etats francophones, à commencer par les plus pauvres, sont bien obligés d’adopter les normes et les pratiques préconisées par Washington et Wall Street. Encore doivent-ils composer désormais avec la relecture spéciale et spécieuse par la Chine des points 3 (libre-échange) et 14 (multilatéralisme) de Wilson. Comment maîtriser son développement si on dépend de la grille de lecture politique des autres aires géo-culturelles ?

Mots clés : Libre-échange, Lumières, Doux commerce, Paix républicaine, Wilsonisme, Etats-Unis, Chine, Libéralisme, Communisme, Organisation internationale de la Francophonie.

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