11- Devenir traîtres professionnels au cœur des réseaux résistants et de l’antifascisme en exil. Une histoire de faiblesse

Benedetta Luciana Sara Carnaghi

Cet article propose d’illustrer et d’interroger la notion de trahison en étudiant le cas de militants antinazis et antifascistes qui ont changé de camp et sont devenus des espions pour les régimes autoritaires. Les traîtres au sein de la Résistance sont la preuve de l’approche « proactive » fasciste et nazie dans l’application des plans de répression des deux régimes qui perçoivent en eux un moyen efficace pour infiltrer les réseaux d’opposants politiques. « Retourner » les résistants contre leurs camarades et leurs groupes politiques d’origine était une technique de (contre)espionnage très efficace pour démanteler les réseaux de Résistance. Les opérations répressives à l’encontre des traîtres ont contribué à remettre en cause la pureté et l’unité de la Résistance pendant de nombreuses années au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et ont généré des traumatismes individuels et sociétaux. Des cas longuement débattus comme ceux de René Hardy et d’Ignazio Silone témoignent des traces durables que ces opérations répressives ont laissés dans la conscience publique. 

Mots clés. — traîtres, résistance, nazis, fascistes, Seconde Guerre mondiale, René Hardy, Ernst Rambow, Ignazio Silone, Antonio Bondi, Angelo Rambaldi, Adolfo Costa, Mario Pistocchi. Benedetta Luciana Sara Carnaghi, Les Cahiers d’AGORA

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