9- Entre traîtrise et pragmatisme au temps des guerres médiévales corses Giovanni della Grossa (1388-1464)

Lucie Arrighi

À travers le premier récit historique corse de Giovanni della Grossa, le présent article revient sur un lieu commun génois du Moyen Âge qui faisait des Corses des traîtres politiques. Or, ce portrait péjoratif n’était que le miroir des relations corso-génoises, en plein contexte de la guerre géno-aragonaise du XVe siècle. C’est bien ce que démontre le texte de Giovanni della Grossa qui s’attela à déconstruire, pièce par pièce, le portrait félon du Corse en politique afin de le reconstruire à l’aune des enjeux internationaux auxquels les Corses durent s’adapter. Cependant, si l’œuvre de Giovanni della Grossa, grâce à ses expériences professionnelles dans les camps pro-génois et pro-aragonais, offre aux lecteurs une vision globale de la politique corse, il convient de considérer la partialité de l’auteur dont l’ambivalence était reconnue de ses contemporains. De fait, Giovanni della Grossa traînait le poids de la trahison et cherchait à s’en dépêtrer. Aussi ce travail analyse-t-il la figure politique de ce notaire corse du Quattrocento à la lumière de son discours, livré par l’Histoire de Corse, ainsi que des archives génoises et aragonaises. 

Mots clés. — Giovanni della Grossa, Alphonse V, couronne d’Aragon, Commune de Gênes, Corse, Office de Saint-Georges, traître, trahison, guerre, Histoire de Corse, XVe siècle. Lucie Arrighi, Les Cahiers d’AGORA.

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