Publié le 15 novembre 2024–Mis à jour le 18 novembre 2024
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Séminaire Perspectives décoloniales 2024-2025 : La santé et ses rapports à la colonialité
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Présentation
Le séminaire « Perspectives décoloniales. Épistémologies, pratiques, savoirs » propose un dialogue transdisciplinaire sur les théories, les pratiques et les savoirs décoloniaux. L’idée du séminaire partait du constat que les études décoloniales – champ de recherche et d’action développé dans les Amériques depuis les années 1990 – était peu connu en France. Depuis, des chercheur·ses français mobilisent les approches décoloniales dans leurs travaux et enrichissent le débat académique sur la décolonialité.
À Abya Yala (nom que le peuple guna donne aux Amériques), le champ des études décoloniales s’appuie sur une pensée critique qui se positionne comme radicale pour dénoncer l’hégémonie culturelle de l’Occident. Or la pensée occidentale moderne a gommé non seulement la participation de toute autre civilisation ou culture à la construction de la science moderne, mais elle a aussi exclu toute autre forme de savoir dans la construction historique du monde. Les études décoloniales donnent notamment une place centrale aux modes d’existence ou modes de vie des subalternes (populations paysannes, autochtones, afrodescendantes, prolétaires, minorités sexuelles, etc.) comme autant de savoirs à prendre en compte dans les schémas explicatifs du monde et dans la construction d’une société nouvelle basée sur la justice épistémique, la décolonisation, le dialogue des savoirs et l’interculturalité.
Le séminaire est conçu comme un espace de rencontre et d’échange sur les savoirs, les épistémologies et les pratiques décoloniales d’Abya Yala et d’ailleurs. Il envisage la pensée décoloniale depuis la généalogie des peuples colonisés des Amériques, que ceux-ci soient autochtones, africains ou asiatiques. L’épistémicide débuté dans le continent en 1492, a infériorisé leurs pratiques et leurs savoirs les renvoyant du côté de la subalternité. Parallèlement, il a instauré l’hégémonie de la philosophie occidentale.
Le séminaire souhaite participer au questionnement de cet ordre de pouvoir et à mettre en relief la pluriversité des épistémès, leurs apports à la connaissance et à une meilleure compréhension des problèmes du monde contemporain. Cette pensée riche et féconde n’est pas seulement universitaire, elle émane de cercles militants, des communautés autochtones et politiques et de collectifs urbains entre autres. Le séminaire désire mettre l’accent sur ces formes et lieux de production de la connaissance.
En second lieu, le séminaire cherche à développer le dialogue avec les espaces critiques (postcoloniaux, panafricains, féministes intersectionnels et décoloniaux) européens et tout particulièrement français. Dans un monde ou la pensée eurocentrée est dominante, les autres formes de voir le monde se retrouvent isolées et leur portée politique limitée. Le séminaire veut contribuer à pallier cet écueil. Échanger avec les savoirs minorés des descendant·es de colonisé·es d’Europe et envisager des solutions collectives aux problèmes qui se posent aux populations infériorisées du Sud comme du Nord global est une nécessité à laquelle le séminaire souhaite prendre une part active.
Cet espace académique est ouvert à toutes les personnes portées par ces questions, qu’elles soient universitaires, étudiantes, militantes ou simplement intéressées par les sujets abordés.
Interrompu entre 2022 et 2023 pour des raisons diverses, le séminaire reprend cette année autour de la question de la santé et de ses rapports avec la colonialité. Il prendra la forme de trois séances (uniquement virtuelles) et une journée d’étude en présentiel.